En juin dernier, Apple a lançé officiellement iTunes Radio uniquement disponible aux États-Unis dans un premier temps. Ce service gratuit propose plus de 200 playlists thématiques et un catalogue de musiques disponible sur l’iTunes Store ! Objectif : concurrencer frontalement les applications déjà bien installées comme Pandora, Deezer ou encore Spotify… mais pas seulement…
La firme de Cupertino a toujours chouchouté sa poule aux œufs d’or, l’application iTunes qui lui permet d’engranger des milliards avec la vente en ligne de son catalogue de musiques. A tel point qu’Apple est devenu en quelques années le premier distributeur en ligne du monde.
Non contents de cette performance, les fins stratèges de la pomme ont ouverts leurs portes aux milliers de webradios qui cherchaient un peu de visibilité en proposant un annuaire intégré au sein de cette belle application. Chaque utilisateur peut accéder ainsi à la webradio de son choix en un « clic » quel que soit le support de consultation : Mac, PC ou Mobile. Les producteurs, souvent modestes de ces radios en ligne, trouvent là un potentiel non négligeable d’auditeurs à la recherche de nouveautés et de différences qu’ils ne trouvent pas sur la FM de leur territoire. Tandis qu’Apple augmente le trafic sur son application sans efforts. Mais c’était oublié bien vite la devise de l’américain : Le beurre, c’est bien… mais l’argent du beurre, c’est encore mieux !
Les experts se sont empressés d’analyser la courbe d’audience générée par ce flux audio miraculeux et totalement gratuit durant ces trois dernières années. Le constat fut sans appel. Il y a certainement du profit à tirer de la radio en ligne vu les scores générés. Mais comment faire ?
M’enfin ! Voyons ! Il suffit de développer ses propres radios labellisées iTunes ! Ce sera donc un service gratuit pour les utilisateurs mais financé par de la pub diffusée toutes les 15 minutes. «Mais c’est une idée géniale !» se sont écriés les administrateurs de la multinationale avides de nouvelles sources de richesses. «Ce sera un merveilleux moyen de concurrencer les plates-formes existantes comme Pandora, Spotify ou Deezer !». De plus, la firme de Cupertino dispose d’un avantage de taille comparé aux autres acteurs, elle a déjà signé des contrats internationaux concernant les droits de diffusion avec les différentes maisons de disques lui permettant d’accélérer les négociations sur chaque territoire… Ce qui n’est pas le cas pour les autres plates-formes.
«Mais que va-t-on faire des webradios déjà présentes sur iTunes ?» s’exclamèrent en choeur les administrateurs de la pomme. «Soyez sans craintes mes amis !», cria Eddy Cue, le superviseur de ce vénérable projet. «Nous allons modifier les fonctionnalités d’iTunes de façon à dissimuler l’accès à l’annuaire qui liste ces milliers de flux indésirables. Lors des prochaines mises à jour, l’utilisateur devra désormais chercher dans les paramètres l’option « radio internet» si il souhaite activer l’onglet lui permettant d’écouter l’une d’elles. D’après nos tests, plus de 70% des utilisateurs, ne trouvant plus la fonctionnalité par défaut, basculeront naturellement vers les playlists d’iTunes Radio. Elle est pas belle la vie ?»
C’est ce qui s’appelle «siphonner l’audience d’autrui» en toute simplicité ! Merci qui ? Merci Apple !
Article rédigé par Julien Lecourbe